Témoignage


Mamie, Faustin & leur fille Jornelle
à leur graduation comme préposées aux bénéficiaires

J’ai connu Faustin, Mamie et leur famille en 2015. C’était peu après leur arrivée à Québec avec leur ribambelle d’enfants.
À plus d’une reprise ils ont participé à nos rencontres Cultures au cœur et témoigné de leur parcours humain — il mériterait qu’on en tire un film, un de ces jours.

Quelques temps après j’invitais des gens à s’associer à un jumelage interculturel. Ma compagne et moi avons participé avec Faustin et Mamie au tout premier jumelage qui s’est créé : nous avons échangé un bambou porte-bonheur pour le symboliser.

Je me rappelle encore un midi, quand Faustin m’a accompagné dans une épicerie de Vanier, à Québec, pour acheter le tissu africain dans lequel il allait me fabriquer une chemise. Je suis fier de la porter ! Heureusement qu’elle est boutonnée, certains me la voleraient sur le dos !

Comment ne pas me souvenir aussi du soir où je venais à l’improviste leur faire un clin d’œil chez eux. À la noirceur presque, je les aperçois avec un sceau d’eau, un bidon de savon …et leur légendaire sourire aux lèvres : ils partaient à l’autre bout du quartier donner un coup de main à une famille ! À pied parce qu’ils s’étaient fait vandaliser leur voiture.

À force de les croiser dans l’action, j’en ai appris plus sur leur histoire faite de courage et de résilience. Et j’ai appris à les admirer pour la force de leur solidarité. Par exemple à les voir entreprendre d’aider des familles, immigrées ou natives d’ici, pour qu’elles apprennent comment habiter et garder salubre un logement en contexte québécois — alors que nous sommes encabanés cinq mois de l’année. — Je n’ai jamais vu d’équivalent au Québec. (Voir la page Chantiers-familles : Québec)

J’ai aussi toisé leur maturité en voyant comment ils naviguent avec le projet d’accueil communautaire qu’ils ont créé au Congo : après 20 ans de ma vie dans l’accueil d’enfants ici, je salue la manière concrète dont ils ont redonné des raisons de vivre à des femmes monoparentales défavorisées, tandis qu’ils trouvaient une famille au sein de sa parenté pour accueillir leur enfant. (Voir la page Une communauté éducative : Congo)

Voilà. Juste de quoi faire comprendrez pourquoi aujourd’hui avec Mamie, Faustin et leur famille, ce qui a commencé par de l’aide s’est peu à peu mué en une amitié qui m’est très précieuse.

 Denis Breton, Cultures au cœur

aiguille, fil